23/06/2011

REMY Ariana : Stigmates



Ariana REMY
Sculptures

2012
Argile, grès
Exposition temporaire : Eglise des Trinitaires

I. Présentation

  Depuis son enfance, l’artiste Ariana REMY a effectué de nombreux voyages à travers le monde. En 1995, elle s’initie à la sculpture avec l'artiste bosniaque Dragiša Trifković. Cette jeune artiste propose des sculptures en grès ou en argile portant principalement sur le thème du corps féminins cubo-surréalistes. La série « Stigmates » témoigne des souffrances sociales infligées à ces corps destructurés. Elle s’ancre ainsi dans le thème artistique contemporain du corps mutant, au physique blessé par un environnement politique. Témoin proche de la guerre en Bosnie-Herzégovine (1992-1995), Ariana met en valeur la souffrance humaine par une démarche créatrice où les cicatrices sont métamorphosées.










II. Oeuvres choisies :
L'éponge
 (corps compressé)

Photo : Gits Delphine
 Cette scultpure en grès évoque les formes féminines peintes par Picasso comme à travers Femme au fauteuil rouge (1932) .
 Les éléments corporels sont à la fois figuratifs (paire de main et de sein) et abstraits ( formes courbées). Les modelés se superposent de façon cubiste. L'association de ces différents angles de vue corporels propose une vision surréaliste du corps. Le physique est métamorphosé et devient un érotisme aux mutations liées à la souffrance.

Le titre L'éponge évoque la substance poreuse. Cette matière végétale forme le squelette d'organismes aquatiques et possèdent la capacité à retenir les liquides. L'artiste met en valeur la compression des formes corporelles où la féminité se transforme en un amas compacté par certains idéaux moraux. La peur actuelle et future des femmes entraine un corps stréssé. Les liquides formés par cette émotion le compressent de façon physique mais surtout psychique. (Pour mieux comprendre ce concept, découvrez l'oeuvre de Louise BOURGEOIS : Precious liquids)






ELLE AIME


Avant
Arrière
Evoquant la célèbre Vénus de Milo (130-100 avt J.C), ce corps relève d'un classique antique tout en affirmant un esthétisme cubo-surréaliste. La fesse située à coté d'un grand vagin marque un corps destructuré et cubiste (comme le personnage nu et allongé traité par Picasso dans L'aubade). Le sexe dévoile un érotisme féminin affirmé. Il est superposé à un drapé donnant un mouvement à ce corps en décomposition. En effet, l'arrière de la statue propose un traitement moins lisse. Des stries se déssinent et mettent en valeur une peau écorchée, malmenée par un environnement social oppressant.
L'artiste joue entre l'avant et l'arrière de la sculpture en créant deux faces différentes. Le spectateur découvre une narration entre les différentes faces de la production.

Nu de L'aubade (vue verticale). Picasso. 1942

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