27/05/2011

DE STAËL Nicolas : L'orchestre






DE STAËL Nicolas
(1914 – 1955)


Photo : Gits Delphine

L’orchestre
1953
Huile sur toile
Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris.

Nicolas De Staël s’inscrit à travers le courant artistique de l’Abstraction lyrique. Il jongle entre la représentation figurative et abstraite. Cette création moderne représente la composition d’un orchestre symphonique.

Répartition d'un orchestre symphonique


Au premier plan figure un personnage noir et gris bleu composé de formes géométriques. Il s’agit du chef d’orchestre, coordonnateur de la fanfare symphonique et élément référentiel du tableau. La même couleur noire se réfléchie tout à droite, elle marque l’entrée des musiciens, coté cour de la scène.
Au second plan,  deux altistes colorés en gris nuancé entourent ce personnage. Leur instrument (l’Alto) n’est pas visible mais supposé par leur position. A leur gauche, apparaissent les 1ers violonistes assis et teintés de verts nuancés. Le violon se distingue par sa forme reconnaissable et par une couleur différente (gris bleuté) de celle du musicien. Derrière cet interprète se trouvent les 2nd violonistes mais aussi la harpe, colorée d’un vert très foncé.
La couleur fait référence au ton joué par les musiciens lors du morceau. Le spectateur peut alors imaginer que ces virtuoses sont en train d’exécuter la mélodie principale du titre musical.

Chef d'orchestre (en noir) et deux altistes
Photo : Gits Delphine

1er et 2nd Violonistes
Photo : Gits Delphine

Détails de L'Orchestre : Violon
Photo : Gits Delphine







Au troisième plan et à droite du chef d’orchestre, une masse structurée de formes géométriques aux tons blanc bleus et gris affirment le style de l’artiste : le passage entre le figuratif et l’abstrait est éloquent. L’agencement et la superposition de ces contours, mais aussi les nuances de couleurs, permettent de distinguer la présence de musiciens et de certains instruments. Il semblerait que le placement de la contrebasse et du hautbois ont été inversés par rapport à leur position classique, où s’agirait-il d’un violoncelle ou d’un basson ? Le fait que ces deux objets distincts se trouvent à la même hauteur prête à confusion. Les autres instruments ne sont pas distinguables mais suggérés par des formes géométriques, comme les instruments à vents représentés par une ligne aléatoire et blanche située au dessus du chef d’orchestre.
Ce personnage est un point référent du tableau, nous pouvons constater que quatre figures grises angulaires et géométriques composant une ligne directive traversent tous les plans à sa droite (marquées par deux ligne jaune par mes soins). L’une part de la moitié de son corps (1er plan), la seconde se confond avec la jambe de l’Altiste, tandis que les deux autres dirigent l’œil du spectateur vers le troisième plan. Cette ligne dynamique et mise en perspective oriente la perception de l’observateur vers la masse abstraite, elle indique aussi que le chef d’orchestre est peut être en train de conduire ce coté symphonique.

Photo explicative: Gits Delphine


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  Nicolas de Staël  peint une scène classique tout en affirmant un style moderne. L’accumulation de peinture et la technique du couteau portés sur un grand format classe cette création dans les traditions de la peinture d’histoire.
Les formes géométriques évoque une abstraction lyrique mais aussi le rythme de la musique comme l’ont developpé les artistes Frantisek Kupka (Plans verticaux 1, 1912) ou encore Piet Mondrian. Nicolas de Staël écoutait divers style musicaux mais surtout la musique classique découlant de l’école de Vienne. Marqué par les compositeurs Schönberg ou Webern, il met en valeur un rapport entre les motifs et l’organisation structurelle tout comme ces orchestrateurs reconnus.





Pour en savoir plus sur l'artiste :


Tags : Abstraction lyrique, Musique.

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